L’important c’est la route
«Souvent, la fin de l’histoire n’est pas une fin, la boucle n’est pas bouclée, du coup le sens de l’histoire est à chercher non dans son dénouement, mais dans son déroulement tout comme le sens de la vie.» (Nancy Huston)
Dans notre vie active, la plupart des professeurs, des leaders et ceux qui prennent le pavé se sont bien évertués à nous faire comprendre que dans la vie il faut avoir un ou des buts. Tous jeunes, nos enfants apprennent que ceux qui font de grandes choses ont axé leur vie sur ce but ultime. Mais quand on aime beaucoup de choses, que l’on préfère la variété et les jours différents, il est très difficile de se faire prendre au sérieux. Et il m’est arrivé de me faire dire qu’on ne peut pas bien faire plusieurs choses à la fois dans la vie. Comme s’il n’y avait qu’une seule bonne chose pour nous. Quelle galère!
Être obligée de choisir et être libre de choisir, ce sont deux choses bien différentes. Je l’ai appris, il n’y a pas si longtemps. Le premier choix laisse croire qu’il ne faut pas hésiter, qu’on doit laisser de côté bien des options pour ne choisir qu’une seule opportunité. Être libre de choisir, prône la liberté, n’est-ce pas? Elle permet d’opter pour différentes avenues et d’y trouver plusieurs satisfactions, chacune apportant un bienêtre différent des autres. C’est l’essence même de la vie: pouvoir goûter à des saveurs complémentaires, des visions même parfois opposées et surprenantes. Et c’est de là que souvent, la curiosité s’installe, d’année en année.
En écriture, il en va de même. La liberté — et l’instinct aussi — est omniprésente dans chaque choix de mots, de personnages ou d’événements. Et pourquoi choisir une seule route, quand on peut embrasser différents parcours? Pourquoi se contenter d’une seule couleur? Ce n’est pas meilleur qu’une seule route, c’est simplement différent. Peut-être un peu moins intense, moins passionné, et pas nécessairement. L’intensité, c’est la personne elle-même qui l’apporte. Pas nécessairement l’option en soi. C’est la façon d’aborder les choses qui module l’ardeur et la profondeur de la sensation ressentie. La passion c’est pendant la route, pas nécessairement au bout.
Dans mes romans, les fins ne sont pas spectaculaires. Je m’en accuse si pour vous, c’est absolument essentiel. Mais ça vaut la route. C’est là où mes personnages vont et on partage leur vision. Ainsi, le dénouement devient satisfaisant. Je vous invite d’ailleurs à lire le texte que j’ai déjà écrit sur la -Fin-. C’est ici.
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